Contribution de FRACTURE à la concertation préalable aux travaux de requalification de l'A6-A7

Phase de concertation publique préalable aux travaux à horizon 2020 pour la requalification des sections d’autoroutes A6 et A7 en traversée de l’agglomération lyonnaise entre Limonest et Pierre-Bénite.

 Contribution de la Fédération FRACTURE

Qui sommes-nous ? La Fédération Régionale FRACTURE réunit 10 associations locales qui représentent 29 communes. Ces associations militent pour le respect de l’environnement et celui des populations impactées en région par les infrastructures routières et ferroviaires. Parmi les communes dans la Fédération FRACTURE, il faut noter que cinq d’entre elles (Corbas, Mions, Saint-Priest, Solaize, Vénissieux) font pleinement partie de la Métropole de Lyon.

Etat des lieux du projet : il est attendu par les lyonnais et par les riverains du périphérique et de la section appelée ‘rocade-Est’ de gagner en fluidité et en oxygène grâce à la requalification de l’A6/A7 dans Lyon, tandis que le trafic de transit serait transféré petit à petit sur les communes du Sud-Est lyonnais qui n’auraient ainsi que des inconvénients et aucun avantage. Bref il y aura des favorisés, tandis que les habitants du Sud-Est de Lyon seront les perdants. L’Est et le Sud-Est lyonnais ne peuvent pas absorber indéfiniment les nuisances liées au développement de la Métropole. Quand on a l’ambition de construire une Métropole de cette envergure, on ne pense pas qu’au nombril (Lyon et Villeurbanne), mais aussi aux villes qui l’entourent. A noter de surcroit que le projet de contournement de l’agglomération lyonnaise par l’A46 ne contourne pas du tout l’agglomération lyonnaise, car son tracé passe par des villes de la Métropole comme Saint-Priest, Mions, Corbas par exemple.

Avis : la Fédération FRACTURE se prononce CONTRE la requalification des sections d’autoroute A6/A7 dans Lyon :

. CONTRE, tant que n’aura pas été porté à connaissance le résultat de plusieurs études, dont des études comparatives commandées par la Métropole.

. CONTRE, tant que des garanties n’auront pas été données pour la mise en œuvre d’itinéraires Bis efficients et coordonnés dans le temps. Pour cela le phasage du report du trafic de transit des véhicules lourds et légers devra concorder avec la fin des travaux de réalisation de l’Anneau des sciences à l’Ouest, ainsi que ceux à l’Est de l’agglomération. C’est un prérequis.

. CONTRE, tant que des compensations par des transports en commun et des offres de mobilités (la Métropole via le SYTRAL, et la Région via SNCF-TER) n’auront pas été officiellement actées et budgétées en faveur les populations des territoires du Sud-Est de Lyon qui seront celles impactées par un report de trafic de transit via l’A46-Sud.

A propos du phasage : la Fédération FRACTURE déplore le manque de cohérence dans le phasage tel que proposé par la Métropole, puisque l’embolie du trafic ne sera pas levée avec le calendrier tel que décidé par la Métropole. Si ça bouchonne à cause de l’A6/A7 déclassée, alors ce n’est plus un problème local relevant de la Métropole, mais cela deviendra un problème national relevant de l’Etat !  Bref avant de requalifier l’A6/A7, il faudrait tout d’abord que soient réalisés de véritables ‘autres tuyaux’ (Anneau des Sciences, …) pour faire correctement passer les véhicules de transit, et préserver une mobilité locale sur l’A46-Sud.

Compensations : la Fédération FRACTURE estime que, puisque son secteur du Sud-Est de Lyon devra subir l’apport de nombreux véhicules de transit supplémentaires chaque jour, alors il faut que soient simultanément enlevés autant de véhicules de trafic local. Bref une compensation équitable : du trafic local enlevé grâce à des transports en commun efficients compenserait ainsi le trafic de transit ajouté. Pour cela, il faut des transports en commun performants et largement renforcés pour le Sud-Est de l’agglomération lyonnaise. Pour compenser cet apport de trafic de transit qui sera subi dans le Sud-Est, la Fédération FRACTURE demande la remise en service de la gare de Saint-Pierre-de-Chandieu, ainsi que la gare de Ternay. Ses associations militent aussi pour la suppression du CFAL-Sud le long du Rhône, ce qui permettrait de faire un vrai cadencement de TER entre Valence, Vienne et Lyon, donc moins de circulation automobile. Nous demandons en outre la prolongation du métro de la ligne D en direction de Corbas/Mions/Chaponnay/Marennes (arrêt à la hauteur de la sortie  N°15 de l’A46). Et nous demandons aussi de pouvoir s’appuyer sur des parkings-relais nombreux et de grande capacité (actuellement, seuls quelques centaines de places de parking-relais au nord et au sud de la portion A6/A7 déclassée sont envisagées dans le projet, ce n’est pas du tout à la hauteur du problème).

Le manque d’une meilleure réflexion sur le transport fluvial, en tant que mode de transport additionnel : FRACTURE exprime en effet son vif regret que la voie d’eau n’ait pas été suffisamment désignée dans les documents de la Métropole comme une alternative à la route pour le transport des biens et des personnes du Nord au Sud de Lyon. FRACTURE ajoute que le transport fluvial limite la pollution et limite les risques de sécurité.

La requalification de l’A6/A7 et ses conséquences induit un non-respect du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’agglomération lyonnaise : en effet de très nombreux habitants du Sud-Est lyonnais vont subir un ajout de nuisances et de pollution en raison du report de trafic sur les communes situées le long de l’A46-Sud, alors même que ces communes devraient de fait être incluses dans les mesures du périmètre du Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) de l’agglomération lyonnaise. En effet, afin d’être en cohérence avec le périmètre du SCoT et de l’INSEE, dix communes (de la Communauté de Communes du Pays d’Ozon et de la Communauté de Communes de l’Est Lyonnais), ont été officiellement ajoutées en 2011 au périmètre du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’agglomération lyonnaise. Or ces communes-là, ce sont justement celles où le report du trafic autoroutier de transit est prévu passer !

Un projet égo-centré, sans vision macro pour faire réduire le trafic de transit français et européen : la Fédération FRACTURE déplore que le projet de la Métropole ne soit pas également celui visant à faire fortement réduire globalement le trafic (fret et véhicules légers), mais plutôt hélas celui de reporter le trafic de transit chez les voisins avec aucune prise en compte des enjeux de santé publique pour les populations impactées qui paieront la facture en termes de nuisances, de pollution, de développement, et d’embouteillages.

Pas de concertation avec les territoires qui seront impactés par le report de trafic : la Métropole avait déclaré que les modalités du transfert de trafic feraient l’objet de discussions et que les acteurs seraient associés aux réflexions dans un Comité les réunissant régulièrement à partir de l’été 2017. Pourtant ni les élus des municipalités impactées, ni les associations locales n’ont été associés à la concertation. Le projet a été arbitrairement décidé par la Métropole de Lyon. Aucune solution crédible n’a été validée par les élus et les associations des communes impactées par le report de trafic.

La requalification du tronçon autoroutier va induire des embouteillages à proximité immédiate de sites industriels à hauts risques : le déclassement sur 16 Km de l’A6-A7 va sérieusement menacer la sécurité des usagers automobilistes. En effet, des milliers d’automobilistes stagneront un peu plus chaque jour à la porte Sud de Lyon, ce en raison des embouteillages qui seront accentués par les aménagements prévus pour la requalification du tronçon. Or sur cette portion, les automobilistes sont potentiellement exposés aux risques des sites industriels classés Seveso seuil haut. Hélas un accident industriel peut arriver, comme le récent incendie du 28 juin 2016 chez BlueStar, ou comme les récents accidents de transport de fret dangereux en gare de triage de Sibelin. Il faut savoir que dans cette zone, le Plan de Protection des Risques Technologiques (PPRT) a prescrit le renfort des bâtiments et des habitations, alors que dans le même temps de très nombreux automobilistes (dont les véhicules ne sont pas renforcés, eux) vont longuement stagner demain dans une zone potentiellement très dangereuse.


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